Tant pis
Je voulais faire de ce blog un endroit enfin intéressant où je parlerais enfin d'autre chose que de mes états d'âme, des mes petits bobos quotidiens... j'en suis pas capable. J'aurais voulu parler de mon expérience au Canada, de ma semaine de vacances au Québec, de ma relation si formidable avec Z... rien à faire, je ne trouve le temps d'écrire que lorsque je déprime.
Pour le coup, je déprime sec.
Il y a une semaine pile, ma belle Shiva est morte, lamentablement écrasée par une voiture. Pour situer, voyez ici, premier post de ce mois-là.
Elle était mon rayon de soleil, ma petite puce avec qui je rêvais de revivre depuis que je l'avais laissé chez mes parents... appartement trop petit pour nous deux, j'y pouvais rien. J'ai vécu les pires moments de ma vie avec elle et elle les avait compris... quand j'ai fait ma dépression, elle était là, roulée en boule sur moi, à me lécher le visage de bon matin. Quand je suis partie sur Dijon, elle s'est couchée sur mes valises pendant deux jours, comme si elle voulait que je l'emmène. Chaque fois que je rentrais pendant les vacances, elle me suivait dans ma chambre et changeait totalement d'attitude : dans les pièces communes, j'avais droit à la Shiva blasée qui faisait pas attention à moi; dans ma chambre, c'était la petite miss qui me suivait partout et miaulait sans arrêt, me collait comme de la glue pour plus me lâcher. Desfois, c'était la crise : à peine rentrée dans ma chambre, elle sentait qu'un autre chat était passé par là et j'avais droit à deux ou trois bons jours d'ignorance couplés avec des soufflages bien méchants.
Je sais que c'est stupide mais je m'en remets pas de l'avoir perdu... à vrai dire, je ne le calcule même pas tellement je suis loin. Ma petite Shiv' avec son caractère à la con mais si exclusif... moi qui n'attendait que le mois de mai pour rester chez mes parents avec elle pendant 4 mois et m'occuper d'elle. Ca me rend malade, elle avait à peine trois ans putain. C'était une des "choses" auxquelles je tenais le plus sur cette putain de Terre et il a fallu qu'elle parte maintenant... alors que j'étais loin. Je m'étais promis de prendre soin d'elle comme elle a pris soin de moi à une période où je voulais me fouttre en l'air chaque journée qui passait... mais elle me sautait dessus quand l'idée devenait trop forte. Comment résister à une boule de poil qui vous fait rire? Je lui dois la vie quelque part et j'ai même pas su prendre soin d'elle... tout ce que j'ai fait, c'est ne pas l'assumer... et la laisser à mes parents.
Voilà, vous savez tout. J'ai pleuré pendant deux jours entiers et je me surprends encore à pleurer comme une gamine de 10 ans qui vient de perdre son premier jouet. Mais elle était tellement de choses pour moi, la constante qui me faisait sourire dans n'importe quelle situation, le ptit bout d'chou qui me faisait craquer et à qui je refusais rien... J'arrive pas à croire qu'elle m'ait quitté comme ça et que je verrais plus sa ptite bouille en revenant en France. Elle était tellement exclusive et j'étais si fière d'être sa chouchou...
Je me souviens encore de la dernière fois que je l'ai vu, quand je lui ai dit aurevoir... elle a sûrement rien compris mais j'aurais pas pu avoir des mots aussi adaptés au futur. "Prends bien soin de toi ma belle pendant que je suis pas là, j'ai besoin de toi moi à mon retour... je prendrais soin de toi pendant quatre mois, je te quitterai plus pendant ce temps-là. En attendant, fais pas de bêtises et sache que je t'aime même du Canada". Ca fait très mélodramatique mais notre relation, c'était ça... quelque chose d'exclusif et de rare, pourtant j'ai des chats depuis que je suis née, mais jamais comme elle.
Voilà, vous pouvez vous fouttre allègrement de ma gueule et honnêtement, ça me perturbera même pas.... j'avais juste besoin de parler d'elle quelque part et de me vider, histoire de pleurer un bon coup. Désolée Seb, j'ai été au final encore plus pitoyable que toi quant à prendre soin d'elle...
